Une des histoires de Shiva Rudra

Shiva possède plus de 1000 noms ainsi que de nombreuses formes : Shambhu le bienfaisant, Pashupati, Mahayogi… Ici Shiva est représenté sous une forme très ancienne qui remonte au temps védiques. Brahma, le créateur engendra sa fille, Saraswati dont il tomba amoureux. Pour lui échapper, elle se transforma en antilope et Brahma en fit de même pour la rattraper. Pour éviter ce crime d’inceste, les dieux créèrent Rudra, afin de tuer Brahma : Shiva-Rudra représente l’action violente nécessaire même si elle est « impure », celle qui va permettre de maintenir le Dharma (l’ordre du monde). Shiva est ainsi celui qui transforme le poison en bienfait.
Sous cette forme, il symbolise aussi l’aspect sacrificiel : le sacrifice permet de nous libérer des liens qui nous maintiennent dans l’ignorance, dans une prison intérieure. Il est aussi nommé, dans ce contexte, Pashupati, le gardien des troupeaux sacrificiels (et l’on fait appel à lui pour épargner le bétail, ne pas leur jeter des sorts).
Il est honoré dans les montagnes, par les peuples tribaux, notamment dans les rites d’initiation des jeunes hommes : il représente ce qui est sauvage, nature, ce qui n’est pas dompté, l’aspect obscur, la face cachée, non visible, sombre et qui par le sacrifice (de façon symbolique) sera maîtrisé. Il devient alors « Le guérisseur ».
En Inde, tous ceux qui sont en marge de la société l’honorent également : voleurs, parias, bouchers...

Shiva est donc tout à la fois terrible, destructeur et bénéfique, l’union des opposés : manifesté/ non manifesté – masculin/féminin – noirceur/lumière…..