Mathura (située au sud de Dehli) fut un des grands lieux de productions pendant de nombreux siècles tout comme Gandhâra (situé dans la région de Peshawar, Afghanistan actuel – utilisation de schiste noir).
Ces centres ont continué à produire de nombreuses sculptures quelques soient les empires qui se sont succédé : dynastie des Shunga (185-72 avant JC), dynastie des Gupta (320-499 après JC.) qui représente un apogée artistique.
L'empire Gupta se situait au nord de l'Inde actuel et la religion bouddhiste était dominante : les caractéristiques artistiques vont se retrouver principalement dans l'évolution de l'architecture des Stupas et des sculptures de Bouddha portant une auréole et des Bodhisattvas au style reconnaissable qu'ils soient sculptés seul, assis, debout ou dans des scènes sur des bas reliefs…
On peut dégager deux grands styles de l'ère Gupta : Sarnath et Mathura.
Sarnath : le Bouddha est représenté dans un style très épuré, portant des vêtements transparents non plissés (dont on aperçoit souvent que les plis au niveau des poignets ou au niveau des jambes dans la position assise), la tête, entourée d'une auréole, est surmontée de la protubérance typique, les yeux sont mi-clos ou presque fermés : très grande finesse d'exécution exprimant un état de paix intérieur profond.
Mathura (à environ 140 km de l'actuelle Dehli au sud) : forme classique, recherche d'équilibre, forme longiligne, utilisation du grès rouge, le Bouddha apparaît avec un vêtement plissé la plupart du temps debout. Transmission de la sérénité.
La sculpture a pour objectif de donner une représentation du Bouddha ou des divinités hindous mais aussi de transmettre un enseignement : dans les bas reliefs, la vie de Gautama est retranscrite avec les différentes étapes de son cheminement, le Bouddha est aussi représenté avec différents attributs : roue de la vie….
Par ailleurs de nombreux éléments de décoration sont présents : animaux, Yakshi (les divinités féminines vivant dans les arbres)...
Pendant cette période, de nombreuses grottes-temples se développent, utilisant les ressources géologiques naturelles pour développer une sculpture caractéristique : on peut citer les sites d'Ajanta (aussi célèbres pour ses peintures murales), Ellora (4-7° siècles après JC).
Le développement de l'hindouisme actuel
Plus la période Gupta touche à sa fin, plus la domination du Bouddhisme décline : le jaïnisme et l'hindouisme prennent un essor important entraînant un fort développement de la construction de lieux de culte et la créativité dans les modes d'expression se développe très vite.
En effet à cette période de la religion védique se transforme profondément pour devenir l'hindouisme pratiqué de nos jours.
Auparavant seuls les Brahmanes (les prêtres) détenaient le savoir et le transmettaient aux fidèles : ils étaient les intermédiaires avec les dieux, officiaient lors des rites (offrandes...), étaient les gardiens du savoir… A partir de cette époque se développe une nouvelle voie : la Bakhti ou dévotion : la relation avec les dieux devient beaucoup plus directe, les dieux interviennent aussi sur terre notamment Vishnou au travers de ses nombreux avatars (Krishna,…). Les célèbres épopées dont Le Ramayana, Le Mahabharata sont écrites et largement diffusées. L'inde se sacralise : les lieux où interviennent les Dieux deviennent l'objet de pèlerinages ….
A partir du 8° siècle de nombreux temples en pierre sont construits un peu partout en Inde pour honorer les dieux : de nombreuses statues sont sculptées que ce soit à l'intérieur en représentation des divinités ou sur les extérieurs souvent richement décorés. Parfois si la pierre manque, la brique est utilisée, les représentations se font en terre cuite.
Ces nouvelles images divines, les murtis (en sanscrit) immobiles ou Utsavanurti (statues mobiles) témoignent de cette nouvelle approche. De là naît un foisonnement créatif sans précédent : nouvelles représentations et nouveaux récits...
Photos : Credit to Parsasi Sutrala.